vendredi 29 avril 2016

Que chacun à son échelon veuille agir par lui-même

Pour ceux qui se demanderaient d'où sort cette citation du Général, c’est en 1932, dans « Le fil de l’épée », à la page 175 de l’édition d’origine.
Le commandant Charles De GAULLE (à l'époque) stagiaire à l’École de Guerre avait des idées très claires sur ce qui fait le succès ou l'échec, l'ordre ou le désordre.
Dix ans plus tard il a su mettre en pratique, avec le succès que l'on sait.
Soixante-dix ans plus tard il semble que ce soit oublié de nos élites...
Les cordons de la bourse auraient-ils remplacé le fil de l'épée ???
Dommage si c'était vrai car ce livre reste toujours d'actualité au XXIe siècle, pour qui sait le relire.

dimanche 17 avril 2016

Un peu de vacances après Pâques

Des congés (payés) me placent loin du téléphone, de la télévision, et même de l'Internet.
Rendez-vous, peut-être, en fin de semaine prochaine et à coup sûr dans quinze jours.

Je ne vous oublie pas, mais improviser une citation sur un coin de table comme si c'était une corvée, cela est impossible.
Une petite citation doit correspondre à un moment où je pense réellement - en premier - à vous.
Ce n'est pas une obligation, c'est un plaisir à partager.

Profitez de ce délai pour fouiller les archives avec des mots-clefs, vous aurez certainement de bonnes surprises... Il y a plus d'un bon mot à retrouver ici.

Merci pour votre compréhension et votre fidélité.
Bien cordialement,
Didier CODANI


vendredi 8 avril 2016

Les souvenirs récents qui ont le respect des anciens

Pierre DAC l'inimitable a été aussi - on le sait peu - un vrai combattant.
A la mémoire d'un autre Pierre, ancien chef et ami, lui aussi inimitable et vrai combattant.

samedi 2 avril 2016

Alain CHOUET et la menace terroriste en France


Ce samedi 2 avril 2016 était célébrée à Nice (Alpes Maritimes)  la journée nationale du réserviste.
Avec tous les officiels présents et représentés pour prise d’armes et discours dans les jardins de la Villa MASSÉNA le matin cela s’annonçait assez classique. Comme il est d’usage, le ban et l’arrière ban des notables plus la presse étaient conviés.
On en est arrivé jusqu’à votre serviteur qui n’est nullement notable et même pas noté, c’est pour dire si c’était ouvert sur la société civile.

Soit que le buffet offert au final de la matinée ait été prodigieux, soit que le déjeuner de certains ait été trop copieux par la suite, toujours est-il que nous étions au moins moitié moins pour suivre la conférence de l’après-midi dans les salons.
Et c’est dommage pour les absents.


Le conférencier était un barbu, Alain CHOUET (http://alain.chouet.free.fr/ ) 69 ans environ, peut-être même 70, toujours bon pied bon œil et la langue aussi vive sur « la menace terroriste ».
Il était invité par l'Institut des Hautes Études de Défense Nationale représenté par le président de l'association régionale AR29 de l'IHEDN Christian TAFANI.

 La menace terroriste est un sujet en apparence battu et rebattu, sur lequel Alain CHOUET a une vision assez décapante.

Décapant et prudent, il faut le dire, car compte tenu de son autorité dans le sujet qu’il traite il est toujours après coup victime d’interprétations qu'il nomme délicatement "volées de bois vert" ; à tel point qu’il a même pu en faire l’introduction de son propos. 
Pas facile, dans notre France qui se dit en guerre sans la faire totalement, de parler librement.
Par précaution moi aussi je vais attendre le compte rendu sur papier avant de détailler.

Mais sur le fond, c’est du bon sens qui s’est exprimé. 
Du bon sens parfois acide, cynique ou désabusé ; mais preuves à l’appui. Qui n’aurait ce sentiment quand il entonne la litanie devenue habituelle des communicants institutionnels après chaque attentat dit majeur :
« Les auteurs étaient connus de nos services, toute notre compassion pour les victimes, mais après ça vous allez voir ce que vous allez voir, tout va être mis en œuvre, etc… etc… ».
Nous arrivons aux limites d’un discours qui prouve que la raquette a de gros trous, que la compassion ne suffit pas, et que le « tout » qui est mis en œuvre n’est le plus souvent que ce qui était en cours majoré d’un effet d’annonce et de quelques communiqués martiaux, non suivis de budget.

Enfin sa démonstration de la mécanique des actions où il met l’accent sur le « pourquoi » plutôt que sur un « comment » forcément différent à chaque fois, est d’une implacable lucidité.

Je répugne à le citer, car hors contexte ce sera forcément réduit à une caricature, et il vaut bien mieux que cela, mais « un poseur de bombes c’est d’abord un poseur de questions » est une phrase, dans le travail des analystes, qui doit toujours être riche de sens. Pas au premier degré, pas pour faire les gros titres des journaux, et très loin de ceux qui pensent que chercher à comprendre un crime c’est l’excuser… Comprendre le ressort, c’est au contraire l’arme fondamentale qui permet et de parer le coup à venir et d’y riposter efficacement.

Bien souvent cette phrase, qui dérange tous les conformismes intellectuels et partisans, est écartée au profit du mode opératoire, du « comment » ou « comment « ils » ont fait ? ».
C’est là une erreur qui coûte chaque année des millions en mesures dites de protection qui deviennent rapidement obsolètes car attachées matériellement à une lettre versatile, là où l’esprit du faible au fort implique un renouvellement constant dont le « pourquoi » est la seule clef de décodage valable.

Grand exposé international, mais aussi moments concrets de la vie locale, et hommage au travail de ceux qui inlassablement vont rechercher au plus près les détails, à commencer par le souvenir des Gendarmes au fin fond de la campagne, qui de bribes en bribes, parvenaient « dans le temps » à (presque) « tout savoir dans le canton ». Une efficacité loin du cyberespace, fondée sur une approche humaine du milieu, dont on a encore et toujours bien besoin de s’inspirer.

En résumé un moment intellectuellement riche, devant un auditoire auquel on laisse autant de temps pour poser des questions - librement - qu’il y en a eu pour l’exposé du conférencier. Avec parfois des refus de réponse justifiés, soit par le secret à respecter, soit par le risque de mauvaise interprétation, mais le plus souvent avec des réponses détaillées, et des renvois sur une complexité géostratégique qui est alors expliquée en termes simples.

Alain CHOUET est un de ces hommes dont la France a le secret, qui agacent, qui vous font penser que la limite d’âge est une erreur et le patriotisme une réalité.

Écoutez-le si vous avez la chance de l’écouter, lisez-le si vous n’avez pas mieux. Par sa clarté et son concret son exposé est remarquable. 
C'est juste mon avis en sortie de conférence.
Lui, il dirait probablement que c'est perfectible et qu'on a le droit de le critiquer. Alors je critique... positivement.

Bravo, et encore une fois, c’est dommage… pour ceux qui sont restés digérer au lieu de revenir écouter.
N’est pas auditeur qui veut, mais qui sait…
Didier CODANI