samedi 10 janvier 2015

Marche silencieuse et "Marseillaise" à Nice pour les victimes à Paris

Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis. Chaque fois que je peux...
Ce matin je me suis rendu à la marche silencieuse de Nice en mémoire des victimes.

Pas de récupération éhontée de l'émotion publique, même si les politiques étaient en majorité écrasante au premier rang, et les "Je suis Charlie" aussi...

Pas vraiment de silence complet non plus, mais vu les sensibilités présentes, c'était prévisible.
Pas de vrai respect du cérémonial, mais plus par manque d'habitude que par manque de respect.

Il y a des choses qui s'imposent naturellement.
Quand le clairon a sonné "aux morts" le dernier des imbéciles a compris qu'il fallait se taire.
Un signe. 
Un tout petit signe, que l'on dépassait à cet instant le cadre d'une manifestation de rue pour atteindre celui d'un hommage populaire. Avec des applaudissements, spontanés, soutenus, pas de "claque".

Il y a aussi, et surtout, "La Marseillaise". Chantée non pas d'une seule voix, mais de la voix de tout un peuple, qui résonnait en vague déferlante depuis le monument aux morts jusqu'à la plage du centenaire, d'où certains n'ont jamais pu partir car la foule était si compacte... que du point de départ au point d'arrivée, en une heure de temps chaque personne s'est retrouvée comme dans le métro aux heures de pointe. Trottoirs, voie, terre-plein, tout était bondé. Immobile, en garde-à-vous obligé.

Leur hymne national, les Français savent le chanter, parfois, et c'est là que ses paroles prennent tout leur sens, toute leur force.
Ce premier et terrible couplet, qui dit à la face du monde que nous faisons face à la peur en sachant rendre les coups à l'ennemi. 
Ce ne sont peut-être que des mots quand on le lit, de la musique quand on l'écoute dans un salon...
Ce matin c'était l'émotion d'un peuple qui sait à quoi il fait face, et qui est debout pour le chanter.
C'était tout simplement, unique et magnifique.

Je n'ai pas calculé le nombre. Ceux qui connaissent les lieux auront compris que c'est énorme.
Et puis, comme me l'a dit une de mes voisines: "Pour une fois, la police et les organisateurs devraient être d'accord sur le nombre des participants."
Cette foule tendue dans un sentiment de résistance, était - j'ai oublié de le dire - une foule aimable.
Chacun s'excusait de bousculer son voisin. Réunis pour un deuil, le plus grand nombre y faisait bonne figure. Oui, il y avait aussi quelques "récupérateurs", mais ils n'ont pas fait recette.

C'était ce matin à Nice, sur la Côte d'Azur, et ce n'est pas souvent. 
Un de ces moments ou la noblesse du geste des participants le dispute à la dignité de la cérémonie.

Espérons que ce sentiment durera plus que les fleurs de l'unique gerbe, déposée au nom de tous.
Moi je le crois.
Nous le vivrons et le verrons bien ensemble.

Didier CODANI

2 commentaires:

  1. Ce qui s'est passé le 7 et 8 janvier est l'électrochoc qui permettra aux peuple français de se ressaisir, après tant d'années d'acceptation et d'abandon de nos valeurs, pour défendre la Nation.Oui nous devons faire l'unité Nationale contre les exactions de ces monstres et les éradiquer. L'union faisant la force il faut être confiant après ces marches silencieuses. JE SUIS CHARLIE, JE SUIS JUIF,JE SUIS POLICIER .Dommage que dans les manifestations les Juifs et les Policiers aient été fréquemment oubliés. Jean Claude B

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  2. Cette personne anonyme n'a pas dû regarder la télévision. Il aurait vu l'ovation faite aux policiers et gendarmes à Paris ! Quant aux juifs et aux musulmans, il y a eu des prières pour eux et c'était normal, mais où étaient les chrétiens et les athées ? Ceux aussi qui ne peuvent plus supporter les femmes voilées et les barbus, devanture d'un islam intolérant ? Jean-Claude RUATTA

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