« Exodus » est un article qui m’a valu quelques
messages très cordiaux, mais également quelques vertes critiques. Une de ces critiques est
revenue plusieurs fois.
Assez pour que je présume que d’autres y ont pensé sans l’écrire.
Elle concerne ce que j’ai écrit sur mon blog comparé au final de cet article.
Dans une note du 1er février 2015 j’écrivais :
« Oui, je relaie
une vidéo du gouvernement Français. Pour une fois.
Parce que ce n'est pas de la propagande. Parce que c'est clair.
C'est une vérité et une réalité. Qui affecte ZUS et ZSP où je travaille. »
Parce que ce n'est pas de la propagande. Parce que c'est clair.
C'est une vérité et une réalité. Qui affecte ZUS et ZSP où je travaille. »
Or en 4e page de l’article « Exodus » le 1er
mars 2015 j’écris :
« Dans le même
temps, on discute à l’infini sur une poignée d’écervelés voulant aller se faire
griller ce qui leur reste de neurones dans une guerre soi-disant sainte (pour
eux). C’est à se demander si tout ce battage n’est pas une gigantesque
opération de propagande et diversion.
Nous faisons face à un
problème majeur entamant nos ressources et nos intérêts vitaux… En jouant sur
la peur de quelques terroristes, dont les seuls actifs sont à ce jour… des
recalés de leur propre guerre. Même pas assez bons pour aller se battre là-bas. »
Avec amabilité, mais aussi une ironie à peine voilée, on me
fait remarquer la chose comme contradictoire en un mois d’intervalle.
Je tiens
à y répondre publiquement et clairement.
Oui, je soutiens cette vidéo qui montre la réalité du
mauvais sort qui attend des jeunes, hommes ou femmes s’ils partent là-bas. Oui,
Les recruteurs trompent des personnes en leur promettant un avenir, un idéal ou
une cause à défendre, là où ils ne rencontreront que manipulation, barbarie et
mort. Cela n’est pas contestable. C’est d’une horreur programmée et le billet
est sans retour.
Un mois plus tard ce n’est pas la véracité de ce message d’alerte
que je viens mettre en cause.
C’est la focalisation qui est faite sur ce seul
point, au détriment d’autres menaces que je crois plus importantes, et l’utilisation
d’une peur réelle et légitime pour masquer ces menaces.
Je dénonce ce qui me semble être un procédé de manipulation
très courant, qui consiste à attirer l’attention sur un phénomène réel et
sérieux, mais aux conséquences limitées et auquel on apporte une réponse
gouvernementale claire, pour masquer des problèmes beaucoup plus toxiques, aux
conséquences très lourdes, et auxquels on n’apporte pas de réponse claire,
voire aucune réponse.
Cette méthode est classique, elle est décrite dans des
ouvrages connus :
La France orange mécanique (commenté en octobre 2013
)
La trahison des chefs (commenté en juin 2014
)
Surtout ne rien décider (commenté en novembre 2014
)
On va ainsi attirer notre attention sur la sécurité
routière, ou les droits des femmes, par exemple, pour ensuite nous donner des
réponses, sinon rassurantes, mais qui démontrent que la mesure des problèmes est
prise et que des actions correctives fermes sont menées. Cela mobilise l’attention
et permet de minorer des questions plus graves et plus importantes pour notre
avenir.
C’est classique, c’est « de bonne guerre ». Des
sociétés privées ont d’ailleurs pour objet de faire monter cette mayonnaise et
donner le plus de retentissement médiatique à certains faits, au détriment d’autres.
Cela existe dans le domaine commercial, pour associer des produits dérivés aux
événements, et cela existe aussi dans l’actualité pour neutraliser de « mauvaises »
nouvelles.
Malheureusement quand la « mauvaise » nouvelle est
de trop grande taille et que la focalisation sur la petite « bonne » nouvelle
est poussée à son maximum, la ficelle devient trop grosse, cela se voit.
C’est à mes yeux ce
que j’ai constaté depuis six mois concernant les flux migratoires, dont je
disais à ceux qui me font l’amitié de me lire que je devais reporter mes écrits
à plus tard, en raison de l’actualité ou de tel ou tel autre sujet. Report de
mois en mois à plus de six reprises…
Au 1er mars 2015 il m’est apparu évident que
cette question ne pouvait plus être laissée sous le boisseau plus longtemps.
Quand des sources aussi indépendantes entre elles que
MEDIAPART, MAGISTRO, ou les questions de parlementaires auxquelles j’ai eu – en
toute légalité et en toute amitié – accès, vont dans le même sens exact au
niveau du constat des faits, on nomme ceci un recoupement.
Je ne partage pas toutes les conclusions des uns et des
autres, en particulier je ne partage pas les conclusions de MEDIAPART, mais je
lis bien la même problématique factuelle – par exemple - entre l’article « La déferlante » du Contre-amiral François JOURDIER en janvier 2015 et les articles de la journaliste Carine FOUTEAU un mois
plus tard, en février 2015.
Quand un respectable Amiral en deuxième section et une
journaliste dite d’investigation dont l’un pourrait être le grand-père de l’autre
(en raison des âges respectifs, et en tout bien tout honneur...) décrivent les mêmes faits, les yeux doivent s’ouvrir.
En tous cas, j’ai ouvert les miens.
C’est pourquoi j’écris « De qui se moque-t-on ? ».
C’est pourquoi je m’étonne que la « police de la pensée »
vienne si vite absoudre certains, alors que nous pouvons légitimement nous
poser des questions sur l’orientation du terrorisme actuel.
La commercialisation criminelle des migrations me semble à ce
jour un sujet portant atteinte à la défense et à la sécurité de l’Europe
entière. Un sujet plus grave que les départs sans retour de quelques jeunes
isolés et manipulés au profit de recruteurs en mal de chair à canon et de
femmes.
Un sujet plus grave que l’interdiction plus ferme de la fessée par les
lois françaises.
Si les législateurs européens pouvaient cesser de se
ridiculiser en tentant d’imposer une pensée unique déconnectée du réel
populaire, ça nous ferait des vacances, aussi. Il y a plus urgent que ça.
La fessée, nous allons finir par la recevoir tous, si nous continuons à nous
distraire au lieu de réagir. Nous assistons à de pitoyables tentatives pour orienter
notre vie privée, alors que notre civilisation même est menacée...
Oui je suis toujours convaincu que le « djihadisme »
frelaté que des sergents-recruteurs grassement appointés vendent à des jeunes
sans repères est un réel danger. Surtout pour ces jeunes.
Mais c’est un danger moins grand que celui qui a fait entrer
700.000 personnes en Europe en 2014.
Mais c’est un danger bien moins grand que la puissance
énorme que représentent les participants de cet exode massif, obligés de
différentes mafias à qui ils doivent leur passage et souvent leur séjour, les
clefs de l’appartement qu’ils squattent, voire les (faux) papiers dont ils
seront dotés.
Il ne faut pas jouer à ce jeu de petite politique
politicienne, qui consiste à récupérer encore et toujours les peurs des uns
contre les autres pour essayer de gagner une élection locale, départementale,
ou même nationale.
Nous sommes à la taille d’un continent, notre continent. C’est
à cette taille-là que se trouve l’enjeu.
Il faut que l’on redresse la tête au
lieu de la baisser.
Je voulais simplement réagir sur la contradiction « apparente »
entre ce que je vous écrivais au 1er février et ce que je vous ai
écrit au 1er mars.
Il n’y a pas de contradiction sur le fond.
La défense
des libertés individuelles, la défense les droits de l’homme, sont le point
commun de mes deux prises de position. Le rejet de la manipulation aussi.
Ne pas être « Charlie »ne sera pas facile. Ça, c’était en janvier.
Nous somme en mars. Ne
pas être lucide m’est impossible.
Je vous laisse l’apprécier mes « contradictions » avec
mes « contradicteurs ».
Merci de votre attention et de votre fidélité.
Didier CODANI
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